Une convention a été signée entre la SLN et l’association en charge du vieux village de Tiébaghi. Elle va permettre d’améliorer la connaissance de la flore du massif.
Guy Kaydieu, responsable SLN du Bureau des communautés de Koné, et Didier Fontès, président de l’ASPMHNC*, ont signé, mardi, une convention qui entérine le projet Biodiversité sur le massif de Tiébaghi.
« La signature de cette convention sur cinq ans est un point d’étape important pour toute la suite du projet Biodiversité sur le massif de Tiébaghi, car elle me donne accès à des domaines miniers de la SLN et me permet aussi d’avoir dans un partenariat de bonne entente des dons de plantes rares à mettre en valeur sur le nouveau sentier botanique », se félicite Dominique Fleurot, membre de l’ASPMHNC en charge du volet environnemental et botanique.
Sauvegarder des espèces rares
Cette convention découle de plusieurs actions commencées il y a quelques années par Christian Papineau, décédé en 2017, pour valoriser et conserver la biodiversité du site classé du vieux village de Tiébaghi, et reprises en 2018, par Dominique Fleurot, qui les a étendues sur tout le massif. « L’exploitation du nickel a un impact important sur la biodiversité sur les massifs miniers de Nouvelle-Calédonie. Natif de Koumac, il était important pour moi de mener une action pour la sauvegarde et la conservation de quelques espèces rares et menacées de la flore de ce massif du nord-ouest calédonien. Des contacts ont été pris avec la SLN pour voir dans quelles conditions des plantes rares pouvaient être données à l’ASPMHNC pour enrichir et embellir le premier sentier », précise Dominique Fleurot.
A la suite de ces contacts, la SLN a fait don d’une trentaine de plants à l’association. Mais pour cette dernière, il était essentiel de trouver un engagement plus formel que de simples dons entre les deux structures. « Il était donc important d’avoir un partenariat avec la SLN pour pérenniser ces dons de plantes à l’ASPMHNC et d’accéder à son domaine minier pour mener des inventaires », plaide Dominique Fleurot. Ce dernier nourrit en effet le projet de réaliser un inventaire le plus complet possible de la flore de Tiébaghi. Le nouveau projet Biodiversité s’inscrit dans le projet global environnement.
La majeure partie des actions menées se situe sur la parcelle du vieux village (94 hectares). Seuls des inventaires et des prospections sont prévus sur l’ensemble du massif. « Les enjeux de ce nouveau projet sont de pouvoir enrichir les connaissances scientifiques, de conserver une richesse exceptionnelle de biodiversité et de la faire connaître en partageant tout ce savoir, cette connaissance au grand public. Pour cela, des outils comme la salle nature, la maison de la géologie, les différents ouvrages en cours ou à venir contribueront à vulgariser ce patrimoine naturel. Un enjeu essentiel est aussi de conserver au mieux ce patrimoine et de l’enrichir pour les générations futures. L’ASPMHNC œuvre en ce sens depuis vingt-cinq ans », conclut Dominique Fleurot.
* Association pour la sauvegarde du patrimoine minier et historique du nord calédonien.
Installation d'un panneau au pied d'une espèce micro-endémique au massif de Tiebaghi offert par la SLN.
Retrouver des espèces considérées comme éteintes
Dominique Fleurot a offert à Claire Gueunier quatre graines de Guelina tholiola, une plante très rare, en danger, qu’il attendait depuis trois ans. Elles seront mises en pépinière et reviendront à l’ASPMHNC.
« Cette convention, une première de ce type pour la SLN, reprend le projet de Dominique Fleurot, articulé en trois axes et qui comprend des actions sur l’amélioration de la connaissance de la flore de Tiébaghi », explique Claire Gueunier, responsable Environnement biodiversité au sein du département Environnement de la SLN. « Dominique va nous aider dans les inventaires et les prospections pour chercher ces espèces rares. Et pour continuer à prospecter dans les grands conservatoires mis en place par la SLN où la connaissance n’est pas encore parfaitement acquise. On a des espèces qui ne portent pas encore de nom. Avec l’exploitation actuelle, on sait qu’il y a de la végétation qui a disparu. »
La SLN espère dans ce cas de figure retrouver ces espèces-là dans la végétation. Il s’agit de les chercher pour qu’elles passent du statut « éteintes à vivantes ».
D’autres axes concernent la parcelle du vieux village et les sentiers botaniques sur lesquels la SLN participe en offrant chaque année des plantes d’espèces rares. « La convention acte que nous faisons don d’une dizaine de plants à l’ASPMHNC et que nous planterons au niveau des sentiers botaniques du vieux village selon les indications de Dominique pour que les visiteurs puissent apprécier ces plantes rares qui ne sont présentes que sur le massif de Tiébaghi », précise Claire Gueunier. La SLN s’engage également à faire le suivi des plantations.
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